Nos enfants mangent tous les jours à la cantine à Nantes. Ce moment est important, non seulement d’un point de vue social, mais aussi nutritionnel. Pour certains enfants, c’est le seul « vrai » repas de la journée. Mais que trouve-t-on réellement dans les assiettes des cantines scolaires à Nantes ? Les repas sont-ils locaux et biologiques ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article !
État des lieux
Tout d’abord, à Nantes, la cuisine est centralisée, c’est-à-dire qu’elle prépare les repas des écoles nantaises avant de les distribuer sur place. Les repas sont ensuite réchauffés dans les cantines et servis aux enfants. Cette organisation présente un avantage certain pour la ville. Elle permet de réduire les coûts en centralisant l’élaboration, la production et l’achat en gros des aliments. A Nantes, c’est donc 14000 repas par jour et 89 restaurants scolaires ! On peut donc s’interroger sur la capacité de cette centrale à faire du bio et du locale.
Que dit la loi ?
La restauration scolaire ne peut pas agir à sa guise : elle est soumise à des lois. La loi Egalim impose notamment : au moins un repas végétarien par semaine, 20 % de produits biologiques et au moins 60 % de produits durables et de qualité pour les familles de produits « viandes » et « poissons ».
Les cantines à Nantes respectent-elles la loi ?
A Nantes, il y a 2 repas végétariens par semaine, 43% de produits bio dans l’assiette et 50% des produits sous signe de qualité (SIQO)
Voici des exemples de menu :



C’est un bon point ces deux repas et l’approvisionnement en bio. Au niveau national, ce n’est pas glorieux… avec carrément des villes qu ne respectent pas la loi.
Nantes respecte aussi la fin de l’utilisation de contenants et ustensiles plastiques, des parents d’élèves ont obtenu gain de cause. Enfin, la ville de Nantes organise aussi une collecte de bio-dechets et la cuisine est labellisée « Ecocert en cuisine Niveau 1 ».
Peut-on être ambitieux sur une alimentation locale et bio ?
Certains élus soulignent que manger bio et local coûte cher. En réalité, ce n’est pas le cas, les aliments ne comptent que pour 20 à 25% de la note globale que vous payez. En banlieue parisienne, une cantine est même parvenue à relever le défi d’être 100 % bio et locale : https://reporterre.net/100-bio-et-local-une-cantine-releve-le-defi-en-Ile-de-France
Le véritable problème réside dans les volumes : il est indispensable de trouver des fournisseurs fiables capables d’alimenter la centrale pour plus de 10 000 repas par jour. En Loire-Atlantique, l’agriculture est en grande partie orientée vers l’exportation ou la monoculture. Par exemple, 35 % des surfaces dédiées au maraîchage sont consacrées à la culture de la mâche. L’agence AURAN développe cet axe. Vous pouvez consulter leur rapport sur « re-localiser notre alimentation en Loire Atlantique » notamment la page 8.
Qu’est-ce que l’on pourrait améliorer ?
- Passer à trois repas végétariens par semaine.
- Proposer une alternative aux végétariens avec le poisson. Il n’y a qu’une alternative avec la viande actuellement.
- Développer un approvisionnement encore plus local et bio en diversifiant nos cultures et en facilitant l’installation d’agriculteurs bio.
- Continuez à former les cuisiniers en passant la cantine centrale au niveau 3 Ecocert.
Et vous, que pensez-vous des cantines scolaires à Nantes ?
Pour vous lancer dans la cuisine végétarienne : n’hésitez pas à consulter mes recettes.
Si vous voulez en savoir plus sur les cantines 100% bio et local, je vous propose d’écouter ce podcast sur « La cantine scolaire, un véritable allié pour une alimentation saine ». Le collège Michel de Montaigne à Périgueux et son chef cuisinier Gilles Vadin ont obtenu le label Ecocert 100% bio.
Je vous invite aussi à aller voir le site du collectif « Les pieds dans le plat » qui œuvre pour une alimentation bio et locale dans les cantines : https://www.collectiflespiedsdansleplat.org/